« Hustler mou tsé kou nao » (celui qui se cherche ne dort pas) est devenu « le cri de bataille » des jeunes togolais qui se « battent » pour se faire une place au soleil. La nouvelle mentalité guerrière serait née à la suite de la sortie du titre « Hustler » de Juliano en collaboration avec Yaovi Kététi. Afrique People Mag (APM) est allé à la rencontre du jeune talentueux artiste Juliano qui a répondu à nos questions dans cette interview.
APM : Bonjour Juliano. Vous qui faites partie des plus jeunes artistes togolais, présentez-vous à notre lectorat ?
Juliano : « Je suis AMEGNRAN Kodjo Sédoufio alias Juliano, artiste musicien togolais. Je fais de l’Afrobeat. »
APM : Pourquoi avoir choisi Juliano Tubeboy comme nom de scène ? Ce nom a-t-il une signification particulière pour vous ?
Juliano : « Mes parents m’appellent Julien et mes amis ont pris l’habitude de m’appeler Juliano. J’ai donc cherché sa signification, et j’ai découvert que c’est un nom mexicain qui signifie « Homme Fort ». Tubeboy parce-que tout ce que je sors comme chanson accroche. Un peu comme « Tubeland » des Toofan. »
APM : Comment avez-vous découvert votre passion pour la musique ?
Juliano : « Je n’ai pas découvert ma passion pour la musique, c’est plutôt ma passion pour la musique qui m’a découverte. Je m’explique: je n’ai pas commencé la musique en enregistrant dans un studio. J’ai juste posé un freestyle dans un groupe WhatsApp pour le fun et c’est ainsi qu’un inconnu devenu ami, nommé Timo m’a écrit disant que j’ai une belle voix et qu’il voudrait bien m’aider. C’est là que tout a commencé. »
APM : Quelle était la réaction de vos parents lorsque vous leur avez annoncé votre décision de faire de la musique ? Etaient-ils réticents ?
Juliano : « Mes parents ne sont pas du genre à exiger quoi que ce soit. Si la décision prise sera bénéfique pour l’avenir alors c’est bon. A la sortie de mon tout premier son, ils étaient étonnés de son succès et étaient encore plus enthousiastes et surtout me conseillaient de consacrer une place toute aussi importante à mes études. »
APM : Combiner études et musique est très difficile. Comment faites-vous pour bien gérer les deux ?
Juliano : « Je suis technicien en génie civil mais j’ai dû arrêter les études pour le moment car la musique est très jalouse. Ça devenait difficile de les gérer toutes deux. C’est une décision que je ne regrette pas car dès la découverte de mon talent, une confiance s’est installée en moi et je sais que je réaliserai de grandes choses à travers ma musique. »
APM : Dans le monde de la musique, il est difficile de trouver un manager ou un producteur. Dans votre cas, comment cela s’est-il fait ?
Juliano : « Le coté management ne me pose pas de problèmes. Lorsque j’ai commencé la musique, plusieurs personnes sont venues vers moi pour être manager. Ce n’est que le coté production qui cause problèmes. Mais après avoir écouté mon premier son, l’artiste El Magnifico, mon cousin qui était en chine en ce moment, a proposé de m’aider. Ensemble, nous avons créé un label virtuel et travaillé ensemble pendant deux ans. Mais compte tenu de certaines irrégularités, nous avons décidé de nous séparer afin de garder les intimités familiales et ne pas créer d’histoires. Cependant, je ne rêve pas d’une production au Togo car je me connais. En tant qu’artiste, je suis libre dans ma manière de penser et de faire les choses. Ceci étant dit, jusque-là, je n’ai pas de producteur. »
APM : Tous les artistes ont au moins un modèle à qui ils essayent de ressembler. Qui sont vos modèles ?
Juliano : « Je ne dirai pas que j’essaie de les imiter mais j’aime leurs mentalités. Ils ne sont que deux. Je vais nommer KOLLINS et RUDEBOY. Le premier a d’ailleurs fait mon premier son, c’est calé. »
APM : Vous avez collaboré avec plusieurs artistes. Laquelle de vos collaborations vous a le plus marqué ?
Juliano : « Ma collaboration avec FUGA BOY reste de loin celle qui m’a le plus marqué. C’était ma toute première collaboration en tant qu’artiste et j’ai beaucoup appris. »
APM : Trouver des collaborations surtout à l’international n’est pas chose facile. Comment s’est faite votre collaboration avec l’artiste camerounais MINK’S ?
Juliano : « Trouver des collaborations est difficile lorsqu’on n’a pas les moyens. Il faut le talent, les moyens et les relations pour avoir des collaborations. Nous avons mis les moyens et surtout, MINK’S n’a pas été très exigeant. Il a écouté mon son et il a accepté collaborer. Je tiens à préciser que MINK’S est un artiste qui aime collaborer avec les talents. »
APM : Les artistes togolais ont souvent dénoncé le fait que la musique togolaise ne rapporte pas assez. Alors , vivez-vous de votre musique ou avez-vous une activité parallèle ?
Juliano : « Pour être honnête, je ne vis pas directement de la musique mais je le fais indirectement. Être célèbre ouvre des portes, crée des relations et suscite de l’admiration de la part des fans; ce qui fait que tu ne sentiras pas le besoin de chercher de l’argent. Je n’ai aucune autre activité à part la musique. »
APM : Le titre de votre nouveau son est HUSTLER ? Que signifie un HUSTLER pour vous ?
Juliano : « Un HUSTLER, c’est quelqu’un qui se cherche, qui se bat pour assurer demain. Autrement dit, c’est quelqu’un qui n’a pas tout, qui cherche encore de l’argent. Je suis moi-même un Hustler, tant que je n’ai pas encore tout, plusieurs maisons et plusieurs voitures de luxe, je suis un Hustler. »
APM : Parallèlement à ce titre, vous avez lancé le HUSTLER CHALLENGE. Qu’attendez-vous de ce challenge ?
Juliano : « Par ce challenge en collaboration avec Duchesse de Château Fort, Je voudrais donner des prix à mes fans, leur montrer qu’il faut travailler pour manger, inciter ceux qui sont vicieux au travail et en même temps faire la promotion de mon nouveau son. »
APM : Avez-vous pensé à une histoire particulière en écrivant HUSTLER ?
Juliano : « J’ai un ami, le footballeur international togolais FO DOH LABA qui a l’habitude de rester tard dans la nuit, et lorsque je lui demande pourquoi il ne dort pas, il me répond: « celui qui se cherche ne dort pas ». Et puisque je suis moi aussi un Hustler, j’ai combiné ces deux histoires pour en faire une chanson »
APM : D’où puisez-vous votre inspiration ?
Juliano : « Je n’ai jamais écrit une chanson. L’inspiration vient lorsque je suis en studio et que j’écoute l’instrumental. C’est là que viennent les paroles et la langue que je dois utiliser. Je ne peux pas expliquer d’où me vient l’inspiration. Comprenons que cela vient de DIEU. »
APM : Est-ce que vous vous attendiez à autant de succès en collaborant avec YAOVI KETETI ?
Juliano : « Dès que j’ai fait ce son avec lui, je savais que ça serait un succès. Je ne peux pas l’expliquer, c’est instinctif. »
APM : Avec la pandémie de la COVID 19, tous les programmes et spectacles ont été annulés. Comment vivez-vous cette période ?
Juliano : « Sachant que je vis indirectement de la musique, je peux dire que rien n’est touché dans ma vie à part le fait que mes fans me manquent. Vivement que tout rentre dans l’ordre. »
APM : Pour vous qui avez plusieurs sons à succès, quel est le secret pour avoir une carrière musicale réussie ?
Juliano : « Pour avoir une carrière musicale réussie, il faut les moyens, le travail et être ouvert aux autres, aux suggestions, savoir tirer profit des critiques. Il faut être humble surtout et reconnaitre que sans les fans, il n’y a pas d’artistes. »
APM : Quel regard portez-vous sur la musique togolaise ? Et comment la projetez-vous dans quelques années ?
Juliano : « Il est difficile de projeter une musique qui peine à s’exporter. Si la musique togolaise arrive à se faire exporter facilement, je pense que dans deux ou trois ans, il y aura une nette évolution. Pour remédier aux maux de la musique, il faudrait que les autorités considèrent les artistes comme tout travailleur et qu’elles les valorisent. »
APM : Tout homme qui vit et travaille, a des projets d’avenir. Quels sont vos projets pour l’avenir ?
Juliano : « Demain est sombre. Je dévoilerai mes projets au moment opportun. »
APM : Quel message voulez-vous donner à vos fans et à ces jeunes qui veulent faire de la musique mais qui peinent à se lancer ?
Juliano : « A mes fans, je leur demande de continuer à nous soutenir. Qu’ils sachent que sans eux, nous ne sommes rien. A ces jeunes qui veulent faire de la musique, je leur dis d’essayer, mais que cet essai soit accompagné de la foi. Qu’ils continuent dans les études tout en faisant la musique, car le destin de chacun est différent. »
APM : Un mot à l’endroit d’AFRIQUE PEOLPE MAG, le premier magazine people panafricain.
Juliano : « Je tiens à vous encourager car vous êtes des Hustler. J’ai passé du bon temps avec vous, et c’était vraiment très professionnel. »
Espérant que les conseils de Juliano soient mis en pratique par ses fans, nous lui souhaitons bon vent dans sa carrière musicale.
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