La volonté, l’esprit d’initiative autant que d’innovation, ainsi qu’une rencontre décisive, ont mené Louis Alsény Camara à cofonder Kamsar Petroleum, distributeur aujourd’hui bien implanté en Guinée.
Flotte de 40 camions-citernes, réseau de stations service en pleine croissance, chiffre d’affaires florissant… En six ans, la société Kamsar Petroleum, cocréée avec le Sénégalais Mohamed Julien Ndao, est parvenue à se faire une place parmi les distributeurs de produits pétroliers.
Son parcours est une success-story. Après un diplôme d’ingénieur obtenu à l’Institut supérieur des mines et de la géologie de Boké en 2007, puis un stage et un contrat à la Compagnie des bauxites de Guinée (CBG), Louis Camara était bien parti pour faire carrière dans le secteur minier. Que ce soit à Boffa, qui l’a vu naître en avril 1984, ou à Boké, où il a fait ses études, les entreprises minières sont légion.
35 euros de fonds de départ
Mais l’ingénieur fait « un pari plutôt fou » : vendre des cartes de crédit téléphonique, avec 300 000 francs guinéens (GNF, environ 35 euros) pour fonds de départ, soit 100 000 francs de crédit pour chacun des trois opérateurs d’alors: Intercel (aujourd’hui en faillite), Areeba (devenu MTN) et Orange.
Rapidement, il se rend compte qu’en restant dans le télécentre qu’il a ouvert, ses ventes – comme ses bénéfices – ne pourront qu’être limités. Il décide alors d’aller à la rencontre de ses acheteurs potentiels en pratiquant le porte-à-porte, en particulier auprès des patients et du personnel de l’hôpital de Kamsar (fief de CBG, à 250 km au nord de Conakry).
J’ai tout de suite compris que Mohamed Julien Ndao était l’associé dont j’avais besoin.
Les clients sont satisfaits de trouver un service de proximité à une époque où le transfert de crédit et le paiement mobile n’existent pas. Et Louis Camara voit ses revenus considérablement augmenter. Il quitte l’informel pour créer sa première société de distribution, Highland Services (HLS), et retourne dans les mines, mais cette fois pour fournir des consommables à son ancien employeur, CBG.
Un tournant décisif… grâce à RFI
En 2014, un dimanche matin comme les autres, le jeune entrepreneur écoute Le débat africain sur RFI, émission qui fait prendre un tournant décisif à sa carrière.
« Sur le thème des nouveaux pétroliers africains, intervenaient plusieurs invités dont le Sénégalais Mohamed Julien Ndao. En l’écoutant parler de ses ambitions pour le secteur des hydrocarbures en Afrique, j’ai tout de suite compris que c’était l’associé dont j’avais besoin. »
Louis Camara ne perd pas une minute. Il trouve les coordonnées de Ndao sur Google et lui donne rendez-vous à Genève, où celui-ci travaille.
20 millions de dollars de chiffre d’affaires
En 2015, le binôme crée la SARL Kamsar Petroleum, dans laquelle chacun détient la moitié des actions. La société de distribution de produits pétroliers dispose alors d’une citerne d’une capacité de 40 000 litres et d’une station d’essence. L’entreprise progresse rapidement, devient une SA et, malgré la rude concurrence des multinationales, comme Total ou Vivo Energy, et des nationaux, tel Transport guinéen des hydrocarbures (TGH Plus) d’Alimou Bah, réalise un chiffre d’affaires de 20 millions de dollars pour l’exercice 2020 2021.
Nous livrons aussi du carburant directement à des clients corporate.
L’esprit d’innovation de Louis Camara n’y est pas pour rien, avec, entre autres, son concept de stations-services mobiles. « Aujourd’hui, nous disposons d’une flotte de près de 40 camions-citernes de 40 000 litres chacun et d’une dizaine de stations dans Conakry et tout le pays. Et nous livrons également du carburant directement à des clients corporate (miniers, entreprises de génie civil, de BTP, de pêche…). »
À moyen terme, Kamsar Petroleum, qui représente déjà quelque 300 emplois directs et indirects, a pour objectif d’être présent dans les 33 villes du pays.
Source : aConakrylive.com
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